Cependant, dans le cadre d'une politique voulue par Guillaume II, les dirigeants du Reich poursuivent sa politique expansionniste aussi pour des raisons de politique intérieure, espérant fournir à une population en constante mutation un dérivatif aux tensions internes[111] ; ainsi, cette politique ne parvient qu'à exacerber la méfiance des puissances coloniales déjà installées, et à cimenter des alliances dirigées contre le Reich de Guillaume II[112]. Souhaitant soutenir son alliée, l'Autriche se prépare à intervenir, mais en l'absence de soutien allemand, la double monarchie doit rapidement abandonner toute politique d'intervention directe contre son turbulent voisin méridional[122]. Certaines étapes se retrouvent quelle que soit la taille du conflit : incompréhension - interprétations de signes, actes ou paroles - dénigrement - insultes franches ou voilées - escalade. Le coup d'état de 1903 crée les conditions d'une nouvelle donne dans les relations austro-serbes. Cette puissance financière masque cependant la faiblesse commerciale de la politique étrangère française, incapable de rivaliser avec le Reich dans ce domaine[143]. Dans un contexte marqué par l'instabilité politique dans l'empire ottoman, les grandes puissances régionales, Autriche-Hongrie et Russie, se disputent la clientèle des petits Ãtats turbulents de la péninsule balkaniques, tout en tentant d'étendre leur influence dans l'Empire ottoman proprement dit. Devant cette fermeté, le gouvernement russe procède à la mobilisation générale le 30 juillet, ce qui entraîne la mobilisation allemande[37]. Cette augmentation substantielle de la taille de l'armée impériale en temps de paix constitue la réponse des responsables du Reich à la politique de réarmement russe, perçue comme menaçante à terme : en effet, ayant pansé ses plaies, la Russie réactive sa politique européenne à partir de 1912[64]. La Serbie, abandonnée à son sort face à la double monarchie, doit reconnaître l'annexion des Sandjaks de Bosnie et d'Herzégovine, le 31 mars 1909[105], démobiliser son armée et s'engager à entrentenir avec la double monarchie des relations de bon voisinage[87]. Ce désordre dans le jeu des grandes puissances se matérialise par la mise en place d'alliances fluctuantes entre ces Ãtats, alliances patronnées par ces grandes puissances rivales, aspirant l'une comme l'autre à dominer la péninsule pour se faufiler vers la Méditerranée[102] ainsi que par des compromis de courte durée entre grandes puissances. Systématiquement, la politique extra-européenne du Reich place ce pays en compétition avec la France ou la Grande-Bretagne, créant, par delà les rivalités coloniales franco-anglaises, les conditions d'un rapprochement entre les deux principales puissances coloniales. 1ère Mondiale : La Patrouille de France en vol avec…Jetman (Vidéo 4K) Theatrum Belli 24 novembre 2016 0 Views La Patrouille de France et les trois Jetmen Yves Rossy, Vincent Reffet et Fred Fugen ont réalisé ensemble un vol en patrouille hors du commun, une Première Mondiale, dans le Sud de la France (octobre 2016). La double monarchie, sous la direction militaire de Franz Conrad von Hötzendorf[68], prévoit elle aussi une augmentation substantielle de l'armée commune et des unités territoriales des deux parties de la monarchie, entraînant une hausse du budget militaire, porté à 250 millions de couronnes[69] ; en effet, Conrad, proche de François-Ferdinand, souhaite donner à la monarchie des moyens militaires à la mesure de sa place au sein des puissances européennes et accélérer la mutation de l'armée austro-hongroise[68]. La Russie n'est pas en position favorable, sur les plans politique, économique et militaire, pour s'engager dans un conflit avec le Reich. Mais l'annexion de la Bosnie-Herzégovine, les ambitions balkaniques austro-hongroises et la résistance serbe à ces pressions changent rapidement la donne à partir de 1903. En 1969, systématisant davantage encore la thèse centrale de Griff nach der Weltmacht, Fischer publie Krieg der Illusionen. En effet, les succès serbes réalisent, dans les faits le programme nationaliste serbe, annexant des territoires peuplés de Serbes, contrôlant une partie et ayant conquis un débouché maritime pour le royaume de Belgrade[123]. à partir de 1879, le système d'alliances entre pays européens se structure en fonction de l'alliance austro-allemande. Face à ce sentiment de l'existence d'une opposition entre les Germains et les Slaves, les populations slaves en général et russes en particulier développent en leur sein un sentiment panslave, encouragé par le gouvernement après les défaites de 1904-1905[127]. Le XIXe siècle a contribué à modifier le regard des populations sur les conflits armés. Le Pacifique Guerre Histoire Photographie Marine Impériale Japonaise Histoire Globale Seconde Guerre Mondiale Histoire Militaire Seconde Guerre Mondiale Japanese Forces - Forced entry Japanese soldiers break down a door of a house in Shanghai, China. Depuis, les historiens travaillant sur les causes de la guerre se placent dans l'ensemble des traditions de l'historiographie. Depuis la guerre de Crimée, la péninsule balkanique, placé sous la suzeraineté d'un Empire ottoman moribond, constitue un champ clos pour les rivalités entre les grandes puissances européennes. à partir de ce moment, les partisans de la réunion de tous les Serbes, voire de tous les Slaves du Sud, dans un seul Ãtat exercent une forte influence sur le gouvernement de Belgrade. Dans le courant du mois de juin 1914, la politique antiserbe menée par le ministère commun des Affaires étrangères austro-hongrois a été redéfinie et doit aboutir à la formation d'une nouvelle ligue balkanique, cette fois-ci dirigée contre la Serbie[99]. Pourtant, aujourd'hui encore, une question reste floue â et pas des moindres: Au début des années 1910, cependant, le Reich obtient non seulement le renouvellement, jusqu'en 1920, de l'alliance avec l'Italie, mais aussi la définition précise des clauses de la participation italienne en cas de conflit européen : fourniture d'unités importantes, coopération navale austro-italienne dans l'Adriatique et en Méditerranée[45]. Ainsi, les conférences internationales de 1899 et 1907 tentent-elles de parvenir à la création d'un droit de la guerre, rapidement remis en cause par les militaires allemands, qui subordonnent les moyens déployés à l'objectif à atteindre[1]. ), à la fin de l'année 1919, sa propre vision des faits. De plus, la défaite russe en extrême-Orient a obligé l'empire des Tsars à réorienter les axes de sa politique d'expansion politique et économique. Alors que, en 1913, le Reich avait empêché son allié austro-hongrois de mener une action offensive contre la Serbie, le gouvernement allemand, informé par son ambassadeur en poste à Vienne, du relatif consensus qui règne au sein des responsables austro-hongrois[15], juge la situation européenne favorable à un règlement définitif, « énergique et décisif » (selon le mot de l'ambassadeur allemand à Constantinople) du différend austro-serbe. Par delà les évolutions de ce système, l'alliance austro-allemande reste sur la durée la plus stable des alliances européennes. Ce soldat s'est illustré lors de la Guerre d'Hiver, une guerre entre L'Union Soviétique et le Finlande, de 1939 à 1940. En Allemagne, Guillaume II accélère le développement de la marine de guerre, provoquant une course aux armements avec l'Empire britannique. Même si le contexte international du printemps 1914 laisse entrevoir aux intellectuels le déclenchement à court terme d'un conflit à l'échelle européenne[1], c'est l'assassinat de l'héritier du trône impérial et royal, François-Ferdinand d'Autriche-Este, qui ouvre le « troisième chapitre des guerres balkaniques », selon le mot du chancelier allemand, Theobald von Bethmann-Hollweg, qui affirme en mars 1914, qu'il deviendra rapidement un conflit européen[2]. L'annexion formelle de la Bosnie-Herzégovine à la double monarchie, à la faveur de la révolution jeune turque, entraîne une réaction serbe, mais, faute de réel soutien russe, cette réaction tourne court[92], devant un ultimatum remis au gouvernement de Belgrade le 19 mars 1909[93]. L'annonce des circonstances de la mort de l'héritier du trône suscite au sein de la double monarchie des réactions diverses, de la tristesse à la satisfaction de voir disparaître le plus fervent partisan du trialisme[4] : Conrad, le chef d'état-major austro-hongrois ou encore Istvan Tisza, le président du conseil du Royaume de Hongrie, semblent soulagés, pour des raisons différentes[5] tandis que le ministre commun des affaires étrangères, Berchtold, est profondément attristé[6]. Une guerre commerciale, la guerre des cochons, constitue la première manifestation de cette nouvelle orientation, l'Autriche souhaitant mettre à genoux économiquement le royaume serbe; cette guerre commerciale est rapidement suivie de l'annexion formelle des sandjaks de Bosnie et d'Herzégovine, devant laquelle la Serbie est impuissante, en l'absence de réelle intervention russe pour contrecarrer le fait accompli autrichien[79]. Ainsi, la Russie encourage le développement de thèses panslaves qui bénéficient dans l'empire russe d'un certain consensus. Historien moderniste ayant commencé sa carrière dans les années 1930, et ayant, à ce titre, adhéré au nazisme[148], Fischer appuie sa thèse sur une étude des sources diplomatiques à sa disposition[149]. Ce qui en fait une cible idéale pour les projets des chancelleries Par exemple, le Flottenverein, soutenu par les gouverneurs de province en Prusse, par les princes, par les fonctionnaires et par l'industrie, développe une propagande en faveur de la constitution d'une flotte de guerre pour permettre au Reich d'accéder au statut de puissance mondiale[136]. En 1913, devant la perte d'influence générale du Reich en Europe, les hommes d'Ãtat allemands sont amenés à soutenir totalement et aveuglement leur allié autrichien dans sa politique balkanique : les dirigeants allemands, Guillaume II le premier, se voient obligés, alors que l'Autriche-Hongrie commence à se tourner vers l'Entente pour ses besoins de financement[40], de s'aligner totalement sur la politique de son entreprenant allié, comme l'affirme Guillaume II après son entretien avec Berchtold[41]. Cette dépendance du Reich à l'égard de son allié, dépendance envers le « brillant second », est renforcée par l'alliance de revers franco-russe[42]. Depuis la Conférence de Berlin, les Ãtats européens se sont taillé en Afrique des empires coloniaux. Devant la controverse générée dans le monde des historiens allemands, Fischer se trouve obligé de dresser un tableau de la période précédente. Dès lors, il semble inévitable qu'un conflit au sein de l'une de ces grandes puissances entraînera une guerre totale.