Désormais, tout se déroule selon un enchaînement fatal. Selon d'autres témoignages, elle est « larguée » volontairement. Après la défaite de Waterloo, Louis XVIII retrouve le trône de France. Telle est du moins la promesse solennelle qui est faite aux passagers et à l'équipage. Parmi les études réalisées à l'hôpital Beaujon, Member’s Bulletin of The Napoleonic Society of America. Francis Danby, un peintre britannique né en Irlande, est probablement inspiré par le tableau de Géricault lorsqu'il peint Crépuscule sur la mer après la tempête (1824). L'exposition effectue des comparaisons entre ces différents artistes et note que Le Radeau de La Méduse a eu une influence capitale sur les peintres réalistes[79]. Hergé reprend ainsi la composition du tableau dans la couverture de Coke en stock (1958), le dix-neuvième album des Aventures de Tintin, dont le récit se passe en partie sur un radeau de fortune. Un dernier « conseil de guerre » se réunit et décide que douze naufragés sont trop faibles pour survivre : ils sont donc jetés à la mer... Lorsque le surlendemain, le 17 juillet, L'Argus retrouve enfin le radeau, on ne dénombre plus que 15 survivants à bord... Cinq d'entre eux mourront d'épuisement peu après leur arrivée à Saint-Louis. Son commandement est confié à Hugues Duroy de Chaumareys alors qu’il n’a pas navigué depuis 20 ans. L'exposition est soutenue financièrement par le roi Louis XVIII et présente près de 1 300 œuvres individuelles, 208 sculptures et de nombreux travaux d'architecture et gravures[15]. Un critique remarque cependant que le tableau comporte plus de personnages qu'il ne devait y en avoir à bord du radeau au moment du sauvetage[23]. », « c'est la société tout entière qui se trouve sur le Radeau de La Méduse », « un peu d'auto-congratulation nationale », « L'humanité est le seul héros de cette poignante histoire », « Alors que Géricault portait un intérêt particulier aux détails, au point de rechercher des rescapés afin de les prendre pour modèles, Delacroix trouvait sa composition plus vivante si on la comprenait comme un tout. Géricault fait également poser des modèles, réalise un dossier comportant de la documentation sur l’événement, copie des tableaux d'autres artistes s'approchant du même thème, et se rend au Havre pour y observer la mer et le ciel[23]. Jugé en conseil de guerre à Rochefort, Duroy de Chaumareys est condamné à la dégradation militaire et à trois ans de réclusion dans le fort de Ham, où il est interné de 1817 à 1820. De plus, l'auteur note que le sauvetage se déroule un matin ensoleillé, avec une mer calme : Géricault choisit cependant de peindre le radeau en pleine tempête, avec un ciel noir et une mer démontée, sans doute pour renforcer le caractère dramatique de la scène[23]. En outre, elle se trouve à proximité de deux autres tableaux de Géricault : Cuirassier blessé quittant le feu (1814), et Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant (1812)[1]. Après avoir pris la décision de réaliser le tableau, il entreprend des recherches approfondies avant de commencer la peinture. En poursuivant votre navigation sur les sites du groupe Sophia Publications, vous acceptez Cette différence de réception publique est en partie due aux conditions d'exposition : à Paris, le tableau est suspendu en hauteur, dans le Salon Carré – une erreur dont Géricault s'aperçoit lorsqu'il voit pour la première fois l’œuvre installée –, tandis qu'à Londres, elle est placée près du sol, ce qui renforce son caractère monumental. Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage. Son Désastre en mer (entre 1833 et 1835) représente un incident similaire : un vaisseau anglais ayant coulé et des personnages mourants au premier plan de l’œuvre. En 2004, une exposition consacrée à Courbet au Clark Art Institute (Massachusetts, États-Unis), à partir de la collection du musée Fabre de Montpellier, a pour ambition de mettre en perspective des peintres réalistes du XIXe siècle, tels que Honoré Daumier (1808-1879) ou les premières œuvres du jeune Édouard Manet (1832-1883), avec des peintres romantiques, dont Géricault et Delacroix. Son modèle sera Joseph[36], un Haïtien qui a posé pour lui et d'autres artistes[37]. Devenus fous, reclus et affamés, ils massacrèrent ceux qui comptaient se rebeller, mangèrent leurs compagnons décédés et tuèrent les plus faibles, « nous passâmes de l'euphorie à une grande déception, à de profonds tourments », « une dynamique diagonale et horizontale nous conduit des cadavres en bas à gauche de l’œuvre aux vivants dans le coin opposé », « il y a toujours quelque chose d'académique dans ces personnages, qui ne semblent pas avoir été suffisamment affaiblis par la faim et la soif, les maladies et la lutte pour la survie, « représentant d'une école au style grandiose, irrémédiablement associée à une cause perdue », « Le curieux mélange d'éléments classiques avec un regard réaliste, que David a imposé à la peinture, perd désormais sa force et son intérêt. Le lieu d’exposition de cette œuvre est le musée du Louvre à Paris. Une rumeur veut que Géricault ne soit pas très doué pour représenter les pieds et a masqué cette difficulté en leur bandant les pieds avec des tissus. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir cette enquête signée Arte qui se concentre sur le célèbre chef-d’œuvre romantique du « Radeau de La Méduse » de Théodore Géricault. Cette influence est non seulement sensible dans le choix d'un grand format, mais aussi dans sa volonté de représenter les gens ordinaires, les événements politiques actuels et les lieux existants avec toute l'épaisseur du quotidien[78]. Comme l'exprime un des survivants, « nous passâmes de l'euphorie à une grande déception, à de profonds tourments »[27]. Gérard, portraitiste de renom durant l'Empire, se rallia à l'école des grandes fresques historiques, mais sans enthousiasme »[51]. Le Radeau de La Méduse présente une certaine continuité avec les courants picturaux antérieurs au romantisme, notamment dans le choix du sujet et le caractère dramatique de la représentation, mais rompt de manière nette avec l'ordre et la quiétude de la peinture néo-classique. Il s'agit du premier héros de la peinture occidentale sans nom et vu de dos[38]. Selon les termes d'une critique, il représente « les espoirs déçus, la souffrance extrême, et l'instinct de survie basique qui outrepasse toutes les considérations morales et fait plonger l'homme civilisé dans la barbarie »[21]. Vers quinze heures, devant l'inquiétude grandissante de l'équipage, deux officiers décident de contrevenir aux ordres et de sonder, ce qui donne 18 brasses, puis 10, puis 6... Chaumareys, qui commence tout de même à percevoir un danger, donne alors l'ordre de changer de cap. Les infortunés, sous les ordres de l'aspirant de première classe Jean-Daniel Coudein, ne disposent plus que d'un paquet de biscuits (tombées à l'eau, les 25 livres de biscuit ne forment plus qu'une pâte), consommé le premier jour, de deux barriques d'eau douce et de six barriques de vin[10]. Cette bibliographie ne concerne que le tableau de Géricault ; la bibliographie relative au naufrage de La Méduse peut être consultée à la fin de l'article La Méduse. Le maître lui-même vit ses dernières années, exilé à Bruxelles. Dès le retour de L'Écho, qui ramène en France les naufragés de La Méduse, la tragédie connaît un retentissement immense. Le tableau de Géricault inspire également des sculpteurs, dont Antoine Étex, qui réalise en 1839-40 un bas-relief en bronze à l'effigie du Radeau de La Méduse[81]. Quoi qu'il en soit, dès la deuxième nuit, une « rébellion » éclate, et est noyée dans le sang. La liste de ceux qui prendront place dans les sept embarcations, établie par Schmaltz, Chaumareys et Richefort, est lue aux hommes rassemblés sur le pont, par l'officier en second. Chaumareys s'obstine pourtant, et interdit de sonder, pour ne pas perdre de temps. Les autres bateaux se séparent, et certains parviennent jusqu'à l'île de Saint-Louis, tandis que d'autres accostent le long de la côte et perdent des membres de l'équipage en raison de la chaleur et du manque de nourriture. Géricault, revenant à Paris après un long voyage d'étude en Italie, découvre par hasard la première édition du naufrage qui date du 22 novembre 1817, il s'agit de la publication de deux survivants du naufrage, l'aide-chirurgien Henri Savigny et le gadzarts, ingénieur-géographe Alexandre Corréard[17]. En 1829, il écrit par ailleurs que Le Radeau de La Méduse est « la fresque historique la plus brillante et la plus grandiose qu'il lui ait été donné de voir »[85]. Les marins attrapent quantités de poissons. La réplique du radeau de la Méduse à taille réelle • … Les six embarcations transportant les personnages importants sont assez peu chargées, alors que le radeau, où ont pris place la plupart des bataillonnaires, s'enfonce sous le poids de ses passagers, qui ont de l'eau jusqu'à la ceinture. Le choix du sujet, tout comme la facture emportée du style utilisé pour dépeindre les moments de tension, sont également emblématiques du mouvement romantique[43],[1]. Le plus frappé de tous est sans doute Chaumareys. Le tableau est construit sur la règle des tiers qui découpe la toile en trois parties égales en hauteur et en largeur et attire l'œil sur les éléments principaux placés à la rencontre des lignes de force qui quadrillent la peinture. La structure de la composition – notamment la composition pyramidale – et la manière de représenter les personnages utilisés par Géricault se rattachent au courant classique[1], mais le caractère réaliste du sujet incarne une évolution majeure et marque la rupture entre le courant néoclassique et le courant romantique naissant. Sa famille a droit aux mêmes égards. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, empor… l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des services et contenus personnalisés. Conformément aux traités de Paris de 1814 et 1815, la France récupère les établissements coloniaux qu'elle possédait en 1792, notamment ceux de Saint-Louis et de Gorée, au Sénégal. Fervent royaliste, il traite dès le départ ses subordonnés avec morgue, ne leur fait jamais confiance et préfère s'entourer des conseils d'un passager du nom de Richefort, qui prétend connaître la côte d'Afrique. Selon l'historien de l'art Richard Muther, l'influence du classicisme est prégnante dans le tableau : pour lui, le fait que les personnages soient peints quasiment nus témoigne d'une volonté d'éviter de peindre des vêtements « en décalage avec l'atmosphère de l’œuvre ». Il fait alors poser chaque modèle séparément, et peint les personnages à la suite les uns des autres, à l'inverse de la méthode traditionnelle suivant laquelle le peintre travaille d'emblée sur la composition entière. Cette allusion est mise en image par le réalisateur Alain Chabat dans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), lors du dernier naufrage des pirates[61]. Ce que l’on remarque en premier lieu, outre la force saisissante des clairs-obscurs, c’est cette composition pyramidalequi nous él… En ce moment, nous possédons 2 émissions dans nos archives, dont la première a été diffusée en novembre 2020. Géricault fait en sorte que le tableau puisse être exposé à Londres, en 1820, à l'Egyptian Hall de Piccadilly (parfois nommé London Museum), où le naturaliste William Bullock a ses collections[65]. Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ? Ce dernier tableau a été peint à la fin des années 1810, et le peintre français s’est directement inspiré d’un fait réelpour sa toile. Histoire, France, 2014, 1h29 Peint en 1819, le «Radeau de la Méduse», chef-d'oeuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers qui l'a inspiré. En choisissant de représenter cet épisode tragique pour sa première œuvre d'importance, Géricault a conscience que le caractère récent du naufrage suscitera l'intérêt du public et lui permettra de lancer sa jeune carrière. Dans des tableaux antérieurs, la situation de l'homme aurait traduit soit une espérance, soit un profond désespoir[90] ; désormais, elle traduit une « rage contenue »[89]. Enfin, au début des années 1990, le sculpteur John Connell réalise une œuvre nommée The Raft Project : il récrée pour cela Le Radeau de La Méduse en produisant des sculptures grandeur nature représentant les personnages du tableau (bois, papier et goudron), puis en les plaçant sur un grand radeau de bois[93]. Le Radeau de la Méduse est devenue une légende. Ce naufrage, à l'origine de la mort de 160 personnes, dont 147 abandonnées sur un radeau de fortune, est évoqué par un tableau de Théodore Géricault : Le Radeau de La Méduse. Avec trois survivants, dont Savigny et Corréard, ainsi qu'avec le charpentier Lavillette, il construit un modèle réduit extrêmement détaillé du radeau, lequel est reproduit avec la plus grande fidélité sur la toile finale – même les espaces entre les planches sont représentés[23]. En effet, le tableau de Géricault n'en comporte aucun, et ses personnages n'ont d'autre objectif que la survie. D'autres raisons peuvent également expliquer sa popularité en Angleterre, comme « un peu d'auto-congratulation nationale »[66] ; le fait que le tableau soit perçu comme une forme de divertissement à sensation[66] ; ou encore la présence de deux spectacles sur le thème du naufrage de la Méduse, qui se jouent en même temps que l'exposition et qui s'inspirent fortement de la description réalisée par Géricault[67]. Par bien des aspects, le peintre de 28 ans démontre tout son génie par son travail d’une grande finesse. Toutefois, il s'agit ici d'une œuvre appartenant au courant réaliste et non romantique, notamment en raison du caractère stoïque et résigné du personnage central. La critique américaine est enthousiaste, et le tableau inspire des pièces de théâtre, des poèmes, des performances scéniques et même un livre pour enfants[71]. Une fois les portes refermées, il se plongeait dans son œuvre. Le dessinateur Fred, dans Le Naufragé du « A » (1972), fait lui aussi référence au tableau[95], tout comme les auteurs de la série De cape et de crocs, dans le tome 8, ou André Chéret dans un album de Rahan. Le tableau serait une œuvre hostile à la Restauration et aux émigrés, mais aussi une dénonciation de l'esclavage. Con muertos! Les références au tableau sont encore plus nombreuses en bande dessinée. Le Radeau de La Méduse dépeint le moment où, après treize jours passés à dériver sur le radeau, les quinze survivants voient un bateau approcher au loin, alors même que l'état de l’embarcation de fortune est proche de la ruine[21]. Cet incident est source d'embarras pour la monarchie nouvellement restaurée[14] : l'incompétence manifeste du commandant de Chaumareys ne révèle que trop bien le fait que sa nomination est due à ses relations avec le pouvoir[3],[15],[16]. Le commandant Hugues Duroy de Chaumareys, un vicomte limousin revenu d'exil, est nommé capitaine de la Méduse en dépit du fait qu'il n'a plus navigué depuis plus de vingt ans[6],[7]. Pour Jules Michelet, « c'est la société tout entière qui se trouve sur le Radeau de La Méduse »[20]. Deux rescapés, l'ingénieur géographe Corréard et le chirurgien Savigny, qui rapportent cette scène dans le style fleuri de l'époque, décrivent les visages « anéantis, pétrifiés, hideux » des passagers et ajoutent : « Il semblait que la terrible Gorgone, dont nous portions le nom, était passée devant eux ! Elle mène une flottille formée de trois autres appareils : le navire de combat Loire, le brick Argus et la corvette Écho. Quelques années plus tôt, la pochette de leur album Rum, Sodomy, and the Lash (1985) était déjà un pastiche du tableau[96], tout comme celle du deuxième album du groupe de doom metal allemand Ahab, The Divinity of Oceans (2009). Elle a été faite en 1817/1818. Peintre de paysages marins, ce dernier est manifestement inspiré par les premières œuvres de Turner, avant d'évoluer vers l'impressionnisme à la fin de sa carrière[87]. Lors de voyages effectués dans sa jeunesse, Géricault est déjà confronté à la vue de déments ou de pestiférés. Selon les propos de l'historien de l'art Georges-Antoine Borias, « Géricault avait placé son atelier[N 1] près de l'hôpital Beaujon. À son bord se trouvent environ 400 passagers, dont le colonel Julien Schmaltz, nouveau gouverneur du Sénégal, ainsi que des scientifiques, des soldats napoléoniens, des troupes coloniales - dont des asiatiques - et des colons[4],[5]. En raison de sa célébrité et de son influence importante sur les arts, Le Radeau de La Méduse est l'objet de nombreuses références dans la littérature et la culture populaire. Celle-ci est chargée d'acheminer le matériel administratif, les fonctionnaires et les militaires affectés à ce qui deviendra la colonie du Sénégal. Le cartouche sur le cadre du tableau porte le sous-titre suivant : « L'humanité est le seul héros de cette poignante histoire »[20]. Il dessine et peint plusieurs esquisses alors qu'il choisit quel moment il souhaite représenter dans le tableau final[26]. Par conséquent, certains détails deviennent aujourd'hui très difficiles à distinguer[31]. Se croyant beaucoup plus au sud, Chaumareys est persuadé d'avoir dépassé le banc d'Arguin, situé au sud-ouest du cap Blanc, et dont les hauts-fonds sont la terreur des marins... Dans la matinée du 2 juillet, sur les conseils de Richefort, il met donc le cap vers le sud-est, croyant se diriger vers l'embouchure du Sénégal. Certains y ont vu une critique de l'Empire Colonial Français conservateur et esclavagiste. Le Radeau de La Méduse emprunte beaucoup d'éléments aux peintres contemporains de Géricault comme Jacques-Louis David (1748-1825) et Antoine-Jean Gros (1771-1835) qui peignent des événements d'actualité de manière monumentale. Un décret spécial du 12 novembre 1824 autorise le comte Auguste de Forbin, directeur général du musée du Louvre, à acheter Le Radeau de La Méduse au nom de l’État[14]. Dix-sept marins et soldats refusent obstinément de quitter l'épave. En 1815, Louis XVIII se réinstalle sur le trône de France. Françoise Talon (sous la dir. La somme de six mille cinq francs est versée à Pierre-Joseph Dedreux-Dorcy, l'ami le plus proche de Théodore Géricault, qui est l'intermédiaire avec le musée durant la vente posthume[1]. Doc. Le Radeau de La Méduse est un e peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique françaisThéodore Géricault (1791-1824). Selon le critique d'art Jonathan Miles, la mésaventure vécue par ces hommes sur le radeau de la Méduse les a conduits « aux frontières de l'existence humaine. Albert Elsen, professeur d'histoire de l'art à l'université Stanford, voit quant à lui en Le Radeau de La Méduse et en Scènes des massacres de Scio une influence majeure du geste grandiose réalisé par Auguste Rodin dans son groupe de sculptures monumental La Porte de l'Enfer (1880-1917). Au bout d'une semaine, il ne reste plus à bord de la sinistre machine que trente survivants. Il semblait s'exécuter lentement, alors qu'en réalité il peignait très rapidement, disposant chaque touche de peinture à sa place et n'ayant que rarement besoin d'effectuer des rectifications. Peint en 1819, le "Radeau de la Méduse", chef-d'oeuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers qui l'a inspiré. 1.2- Son histoire. À Paris, le Louvre n’abrite pas queLa Joconde – que nombre de visiteurs admirent chaque jour. Les horreurs du naufrage sont aussi connues du public grâce à l'indiscrétion du ministre de la police Élie Decazes qui relâche volontairement la censure en laissant le rapport de Savigny (destiné normalement uniquement aux autorités maritimes) parvenir à la presse, ce qui lui permet de torpiller le ministre ultra de la Marine François-Joseph de Gratet[18]. Cependant, ce sont les couleurs sombres qui dominent, en raison de l'usage de pigments bruns ; Géricault pense que ce choix permet de mieux suggérer le caractère tragique de la scène[24]. Marie-Philippe Coupin de la Couperie, un peintre contemporain de Géricault, est quant à lui catégorique : « Monsieur Géricault semble se tromper. Le département de conservation des œuvres artistiques de l'université en entreprend immédiatement la restauration[72]. Les voiles une fois abattues, un silence de mort règne sur le pont. En guise de récompense, Géricault obtient une commande sur le thème du Sacré-Cœur, qu'il offre secrètement à Eugène Delacroix, avec la rémunération ; néanmoins, il appose sa signature sur l’œuvre achevée[23]. Le tableau est en soi une prise de position politique : en dénonçant ainsi ce capitaine incompétent car très mauvais navigateur, il pointe les travers de l'armée post-napoléonienne, dont les officiers sont en grande partie recrutés parmi les dernières familles ayant subsisté à la chute de l'Ancien Régime[43]. Le chef-d’œuvre de Delacroix, La Liberté guidant le peuple (1830), serait également directement inspiré du Radeau de La Méduse ainsi que d'un autre tableau de Delacroix, Scènes des massacres de Scio. Les opérations de remise à flot s'avèrent vaines : des avaries surviennent le 5 juillet et la mer devient mauvaise, rendant l'évacuation nécessaire. Dans son journal, Delacroix porte un regard catégorique sur ces peintres, peu avant le Salon de 1819 : « Le curieux mélange d'éléments classiques avec un regard réaliste, que David a imposé à la peinture, perd désormais sa force et son intérêt.