La guerre du Péloponnèse est « la plus grande crise qui émut la Grèce », selon l'historien de l'Antiquité Thucydide (Histoire de la Guerre du Péloponnèse). En décembre, il s'empare d'Amphipolis par une attaque surprise avant que la flotte athénienne du stratège Thucydide (celui-là même qui, exilé à la suite de cet échec, raconte le conflit) ne puisse intervenir. Sans doute à l'initiative de Périclès, qui domine la vie politique athénienne depuis 443[36], elle vote donc une alliance uniquement défensive (épimachia) et décide l'envoi d'une force symbolique de dix trières pour protéger Corcyre[35]. Ils réussissent néanmoins à apporter leur aide à une révolution oligarchique à Rhodes, l'île passant ainsi dans leur camp en janvier 411[177]. Lysandre fait ensuite tomber Lampsaque, menaçant ainsi Byzance[208]. L’Athénien Thucydide a écrit l’histoire de la guerre entre les Péloponnésiens et … Donald Kagan, Le Déclenchement de la guerre du Péloponnèse. Peu après, Lysandre lance une attaque surprise alors que la plupart des marins athéniens sont à terre pour chercher des provisions. À Samos, un coup d'État oligarque échoue, et les soldats athéniens élisent Thrasybule et Thrasylle pour les commander et s'opposer aux Quatre-Cents[181]. Après un siège de deux ans et demi, les Athéniens obtiennent enfin la reddition de Potidée pendant l'hiver 430-429, malgré la mort d'un quart des 4 000 hoplites assiégeant la cité en raison de la propagation de l'épidémie frappant Athènes[78]. Le récit de la Guerre du Péloponnèse s'interrompt brutalement au milieu de la vingt-unième année (410). Motifs de la guerre du Péloponnèse. Les tactiques évoluent, donnant une dimension supplémentaires à la bataille à travers l'utilisation du terrain, des forces de réserve et de techniques d'enveloppement, de même que l'équipement, avec des casques et des armures d'hoplites allégés[232]. Commentaire de texte : Thucydide, la guerre du Péloponnèse . Il n'y a pas d'invasions en 429, par crainte de la peste, et en 426, un tremblement de terre ayant été considéré comme un mauvais présage mais sans doute aussi en raison de la recrudescence de l'épidémie[67]. Athènes, encerclée sur terre et sur mer, est rapidement gagnée par la famine – d'autant que Lysandre a sciemment laissé aux garnisons athéniennes des cités conquises le droit de regagner leur cité-mère afin qu'il y ait plus de bouches à nourrir – et doit se soumettre en avril 404 après de longues négociations menées par Théramène auprès de Lysandre, puis des éphores de Sparte[211]. Cependant, les négociations de paix entamées par Sparte sur la base d'un retour à la paix de Trente Ans échouent en raison des conditions draconiennes imposées par Cléon[100]. En 405, Lysandre et sa nouvelle flotte, financée par Cyrus, regagnent l'Hellespont par la ruse en attirant les navires athéniens dans une vaine poursuite. Athènes fait pression depuis la première phase de la guerre pour que l'île de Mélos, neutre dans le conflit, entre dans son empire[135]. La première dévaste l'Élide et s'empare de Céphallénie, alors que la deuxième ravage l'est de l'Argolide[69]. Considérant qu'il s'agit d'ingérence, Corcyre assiège Épidamne tout en entamant des négociations avec Corinthe[33]. J.-C. et se termina en 404 av. Brasidas, laissé seul en position dangereuse, réussit à sortir son armée du piège mais cet épisode met fin à l'alliance entre lui et Perdiccas[116]. Thucydide d'Athènes vécut la guerre du Péloponnèse (431-404 av. Il réclame d'être jugé avant de prendre la mer mais n'y parvient pas[145]. En septembre 433, alors que Corinthe prépare une nouvelle attaque, Corcyre fait appel à Athènes en demandant son alliance[32]. Préface de Pierre Vidal-Naquet. Athènes doit restituer Cythère et Pylos et rendre les 300 hoplites qu'elle détient tandis que Sparte doit évacuer la Thrace. Les Spartiates, qui se méfient de lui, donnent l'ordre de le supprimer. Se pose alors la question du sort des Mytiléniens. L'oeuvre de Thucydide est basé sur l'Histoire de la guerre du Péloponnèse qui fut divisée en huit livres depuis l'époque alexandrine. L'efficacité, à n'importe quel coût, est mise en avant au détriment des traditions et des « considérations de richesse et de pouvoir », et les armées se professionnalisent[231]. En 416, la cité sicilienne de Ségeste, attaquée par Sélinonte, fait appel à Athènes pour la défendre en offrant de financer l'expédition[140]. Cette mesure, prise par l'assemblée sous le coup de la colère et regrettée par la suite, prive Athènes de ses commandants les plus expérimentés[206]. Le déroulement du conflit est principalement connu à travers les récits qu'en ont fait Thucydide et Xénophon. En août, la bataille de Mantinée oppose Sparte à la coalition formée par Argos et Mantinée et aux renforts athéniens. Athènes profite de cette période de paix pour reconstituer d'importantes réserves financières mais sa politique extérieure est indécise en raison de l'opposition entre Nicias et Alcibiade, qui dominent désormais les affaires publiques de la cité[133]. Les lois sont aussi modifiées afin de compenser les pertes subies, un seul parent athénien suffisant désormais pour se voir accorder la citoyenneté[77]. La Constitution des Athéniens, de l'école d'Aristote, donne un compte-rendu de la dernière partie de la guerre, et en particulier de la révolution oligarchique de 411[14]. Thucydide distingue trois affaires menant à l'éclatement du conflit : L'affaire d'Épidamne : Épidamne est une cité du nord de l'Illyrie, colonie de Corcyre, île au large de l'Épire, elle-même fondée par Corinthe mais en mauvais termes avec cette cité et qui possède avec 120 trières la deuxième flotte la plus importante de la Grèce[31]. Thucydide : homme politique et historien athénien, né vers 460 av JC. La dernière modification de cette page a été faite le 5 novembre 2020 à 22:27. Le joueur peut indifféremment et successivement choisir de combattre pour Athènes ou pour Sparte, et croise dans le cadre du conflit de nombreux personnages historiques ayant participé ou tout du moins vécu ce conflit, tels que Périclès, Cléon, Brasidas, Lysandre, Démosthène ou Alcibiade. Tout oppose Athènes et Sparte, la première étant une démocratie et une puissance marchande, dotée d'une incroyable flotte de guerre; la seconde étant une oligarchie,… L'histoire est avec lui plus explicative que narrative avec une recherche systématique des causes ou des raisons de tout action ou événement[9]. - Lecture d'un extrait de Histoire de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide (discours de Périclès), par Gérard-Henri Durand, dans l'émission "Panorama" de Michel Bidlowski, sur France culture, le 14 novembre 1990. Provoquée par trois crises successives en peu de temps, la guerre est cependant principalement causée par la crainte de l'impérialisme athénien chez les alliés de Sparte. Athènes réagit en débloquant un fonds d'urgence de mille talents qui lui permet d'armer une flotte et de l'envoyer cingler vers les côtes de l'Ionie. La dernière modification de cette page a été faite le 9 décembre 2020 à 16:08. Les batailles d'hoplites, si elles ne disparaissent pas pour autant, ne sont plus considérées comme l'unique façon de mener une guerre terrestre. Le commerce et l'agriculture, deux secteurs économiques très touchés par les hostilités, mettent de nombreuses années à se relever, et même la religion ne sort pas indemne de la lutte, le mysticisme irrationnel ou le scepticisme cynique étant deux tendances extrêmes qui se répandent partout[227]. J-C.). Les Quatre-Cents, incapables de rétablir la situation et divisés en factions, sont à leur tour renversés quatre mois après leur coup d'État par des hoplites, qui remettent le pouvoir aux Cinq-Mille, corps composé de tous les citoyens capables de se payer l'équipement d'hoplite[185]. Mais cette alliance est insuffisante car Thèbes, Mégare et Tégée déclinent l'invitation qui leur est faite d'y adhérer[125]. Rappelons ici l'historique de cette guerre, car les souvenirs scolaires ne sont pas forcément le fort de tous nos lecteurs. Corinthe et Mégare demandent leur aide à Sparte et à l… Des raids lancés en 414 par Athènes sur les côtes de Laconie, en violation flagrante de la paix de Nicias, persuadent Sparte de reprendre la guerre ouverte[163]. Une seconde expédition est envoyée pour délivrer la première et des négociations ont lieu, les Platéens promettant de libérer leurs prisonniers si les Thébains se retirent. Peu après, une alliance secrète, car très favorable aux Perses, est conclue entre l'expédition spartiate et Tissapherne[169]. Les Athéniens sont galvanisés par la victoire de Sphactérie, qui est suivie par quelques succès mineurs, et, pour la première fois de la guerre, ils semblent très proches de remporter la victoire[107]. Cette armée brûle les champs de céréales et dévaste les vignes et les vergers de la région d'Acharnes, évacuée par ses habitants, mais la tâche se révèle ardue et les Spartiates rentrent chez eux au bout d'un mois sans avoir obtenu la réaction espérée des Athéniens, qui restent à l'intérieur de leurs murailles[63]. Les renforts du Spartiate Gylippe, arrivés en août 414 juste à temps pour empêcher l'encerclement complet de Syracuse, obligent en octobre les Athéniens à reculer vers la rade, dans laquelle ils sont affectés par une épidémie de paludisme[155]. Le 10 mars 1996 (soit vingt-quatre siècles après les faits), lors d'une cérémonie spéciale tenue dans l'ancienne Sparte, le maire de la Sparte contemporaine Dimosthenis Matalas et le maire d'Athènes Dimítris Avramópoulos signent un traité de paix qui met fin officiellement à cette guerre[2],[3]. σιακοῦ Πολέμου) est un ouvrage de l'historien athénien Thucydide écrit à la fin du V siècle av. La flotte athénienne devient donc bientôt la plus puissante du monde grec et permet l'émergence de ce que les historiens nomment la thalassocratie athénienne, accordant à la cité une emprise de plus en plus grande sur les autres membres de la ligue ; d'alliés ces derniers deviennent des sujets, non plus placés sous une hégémonie mais sous une archè, une autorité. Thucydide est un homme politique, stratège et historien athénien, né vers 465 av. Athéniens et Spartiates sont animés d'une profonde méfiance mutuelle et rechignent à tenir leurs engagements. Tides of War (2000) de Steven Pressfield offre une vision romancée du conflit avec à nouveau Alcibiade en personnage de premier plan[245]. Les trois stratèges ont des objectifs différents : Nicias veut temporiser en se contentant d'une démonstration de force, Lamachos souhaite attaquer Syracuse immédiatement, et Alcibiade veut rallier les cités siciliennes dans une alliance contre Syracuse. Ils opèrent aussi le blocus de Chios, menaçant ainsi grandement la rébellion sur cette île, mais renoncent à livrer une bataille qui aurait pu être décisive contre une flotte péloponnésienne supérieure en nombre, échouant ainsi à mettre le siège devant Milet. Peu après, les Spartiates font une nouvelle proposition de paix, proposant de restituer Décélie, les deux camps conservant toutes leurs autres conquêtes. Les Trente deviennent rapidement impopulaires en donnant l'ordre de massacrer des citoyens et des riches métèques pour s'emparer de leur fortune. Thucydide est un politicien et un historien. Thucydide y place un fameux dialogue où s'affirme la volonté impériale des Athéniens au mépris du droit des gens, impérialisme fondé sur la loi du plus fort[137]. Les démocrates d'Épidamne font alors appel à Corcyre qui ne réagit pas, car elle est elle-même régie par un gouvernement oligarchique. Afin d'y échapper, Alcibiade fausse compagnie à son escorte à Thourioi[148] et se réfugie à Sparte durant l'hiver 415-414 quand lui parvient la nouvelle de sa condamnation à mort par contumace[149]. Sparte parvient à s'emparer du fort de Pylos pendant l'hiver 410-409 mais, quelques mois plus tard, l'invasion de la Sicile par les Carthaginois pousse Syracuse à retirer son soutien naval aux Spartiates[192]. Le roi Agis II décide d'envahir l'Argolide pendant l'été 418. Les révoltes de l'Eubée, en 446, et de Samos, en 440, sont ainsi durement réprimées par les Athéniens[23]. De son côté, Sparte est considérée, du fait de sa tactique hoplitique éprouvée au cours des guerres de Messénie et de l'entraînement de ses soldats au sein de l'agôgé, l'éducation spartiate, comme la meilleure armée terrestre. L'élite spartiate étant numériquement très faible, cette menace sur la vie d'autant de ses membres est prise très au sérieux et une trêve est conclue aussitôt, Sparte livrant à Athènes sa flotte de 60 trières en otage. En effet, par son inaction et sa négligence, Nicias n'arrive pas à terminer la construction du mur avant l'arrivée des secours pour Syracuse[153] car Alcibiade persuade l'assemblée spartiate qu'il faut envoyer une expédition pour aider la cité et reprendre la guerre en Attique en fortifiant Décélie[154]. Au XIXe siècle, l'œuvre de George Grote en douze volumes sur l'Antiquité grecque permet de remettre en question de nombreuses idées reçues et donne naissance à plusieurs autres ouvrages sur la période. Pendant l'hiver 407-406, alors que les deux flottes s'observent, Alcibiade laisse provisoirement le commandement à son ami Antiochos pour assister au siège de Phocée. La démocratie athénienne, qui « lui a donné dans le malheur d'incroyables facultés de résistance » se révèle alors une faiblesse par son intransigeance[237], non seulement envers ses adversaires mais aussi avec ses propres généraux qui peuvent être exécutés ou bannis à la moindre occasion et sont ainsi poussés « à un excès de prudence ou d'audace »[236].