Ainsi pour Williamson, la firme est un système contractuel particulier, un «arrangement institutionnel» caractérisé par un principe hiérarchique qui permet à la direction de l'entreprise de prendre les décisions en cas d'événements non prévus par les contrats, et qui permet de limiter les risques liés à l'opportunisme. En fait, si la coordination marchande génère des coûts de transaction, la gestion internalisée des transactions entraîne des coûts de coordination, en particulier parce que les rendements des activités managériales sont décroissants. Aller au contenu. (2) La question de la propriété de la firme est sans objet. point 3. de cette synthèse). (2002), Règles concurrentielles et formes organisationnelles hybrides, paru dans Bienaymé A., Les nouvelles approches de la concurrence, Economica. [5] Ces formes de contrats sont appelés formes hybrides, elles se situent entre les deux formes-types que sont le marché et la firme. Par exemple, l'employé a obtenu un diplôme qui n'est pas directement en lien avec son emploi, mais il montre ainsi sa capacité à fournir un effort. Cette relation est une relation d'agence, et certaines procédures peuvent limiter les problèmes de contrôle du comportement des salariés. Cette vision proposée par la théorie de l'agence est très générale et a plusieurs implications importantes en ce qui concerne la représentation de la firme [9]. Pour la théorie des contrats incomplets, c'est l'affectation de droits de propriété qui donne le droit au propriétaire de disposer de la ressource en cas d'incertitude. A Paris, des violences ont émaillé la manifestation. La théorie des contrats incomplets développée par Grossman, Hart et Moore [12] s'est présentée dans un premier temps comme un essai de formalisation de l'analyse de l'intégration verticale de la théorie des coûts de transaction. La théorie des incitations est celle qui reste le plus proche de la théorie standard, en particulier parce qu'elle ne rompt pas avec l'hypothèse de rationalité parfaite. eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Août 2020 3 OIE ÉNÉRALE § D t # 2 4 Ê S ¡ = $ 8 & Ü B 4 Ô ( ¡ 2 0 R (1RE Retrouve dusc si les coûts d’organisation internes sont plus faibles que les coûts de transaction supportés à l’occasion de la passation de … Mais le changement de Il faut utiliser ces statues et ces noms de rue, éclairer ces statues et ces noms de rues, les mettre dans des livres d’histoire, etc. Quand une circonstance imprévue se produit, il y a place pour une nouvelle négociation en vue d'interpréter ou de redéfinir les termes du contrat. Coase et les nouveaux fondements de la firme • Question de la nature de la firme soulevée dans l’article fondateur de Ronald Coase: « The Nature of the Firm » (1937) • «Poser la question de la nature de la firme, c’est considérer la firme comme une forme particulière d’organisation économique, Cet article propose une lecture critique des développements de la théorie de la firme, depuis la redécouverte, durant les années 1970, de l’article de Coase de 1937 sur la « nature de la firme ». L'approche comportementale de la firme développée, en particulier, par Richard Cyert et James G. March de la Carnegie School, met l'accent sur la façon dont les décisions sont prises au sein de l'entreprise. Une relation d'agence génère trois types de coûts, appelés coûts d'agence : (1) les dépenses de surveillance et d'incitation (par exemple les systèmes d'intéressement) engagées par le Principal pour orienter le comportement de l'Agent. [10] C'est l'analyse proposée par le «modèle du signal» qui est l'un des modèles de la théorie des incitations. (4) L'incertitude sur les conditions de réalisation de la transaction risque d'augmenter son coût (incertitude liée à des perturbations exogènes à la transaction par exemple). LA THEORIE DES DROITS DE PROPRIETE Ce chapitre présente l’approche des droits de propriété qui est à la base du modèle néo-classique renouvelé. La firme est un «noeud de contrats» entre individus. Son positionnement est qualifié de néo-rationaliste, en opposition au modèle rationaliste de l'économie néo-classique. 1. L'approche contractuelle a pour objectif de définir la forme d'organisation la plus efficiente compte tenu du contexte, en particulier informationnel. Beaucoup parmi eux ignorent l‘existence de règlement intérieur des hôpitaux et du guide de déchets. Aussi nous avons pu noter que les locaux sont vétustes et leurs architectures ne répondent plus aux exigences de la technologie nouvelle. La théorie des incitations est incontestablement l'approche contractuelle de la firme la plus développée aujourd'hui, elle s'est enrichie ces dernières années tant d'un point de vue théorique qu'empirique. Les champs d'applications de la théorie des incitations sont désormais nombreux : les contrats d'assurance, les contrats de franchise, les contrats de travail... La prédominance de la théorie des incitations sur les autres approches contractuelles s'explique aussi par son degré de formalisation mathématique, dans un contexte où celui-ci s'est fortement accru dans la recherche économique depuis une trentaine d'années. L'initiative peut aussi venir de l'employé qui peut donner des informations en vue de faire connaître la réalité de ses compétences et de son engagement [10]. (1) La firme n'a pas d'existence véritable (c'est une «fiction légale»). R. COASE et la question de l'existence de la firme Dans son article de 1937, R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. Lorsque l'environnement est complexe, ils ne peuvent pas envisager tous les événements possibles et calculer parfaitement les conséquences de leurs décisions. Pour cet économiste né en 1927, toute transaction économique engendre des coûts préalables à leur réalisation. 08.12.20 Parmi les défenseurs de cette thèse, on trouve notamment Holmström et Milgrom (1994) [11]. L'asymétrie d'information caractérise donc toute relation entre le Principal et l'Agent. Ce sont des investissements durables, effectués pour réaliser une transaction particulière, et qui ne sont pas redéployables sans coûts vers d'autres usages [4]. Dans ces circonstances, les comportements opportunistes sont possibles ainsi que les conflits d'intérêts. Notons que cette hypothèse d'incomplétude des contrats est aussi celle faite par Williamson, dès qu'il postule la rationalité limitée des agents. Celle-ci se caractérise par une relation d'agence entre actionnaires et dirigeants (caractérisée effectivement par une délégation de décision et une asymétrie d'information au bénéfice du dirigeant), susceptible de générer des conflits d'intérêt. [8] Pour une présentation détaillée d'une situation de sélection contraire, appliquée au marché des voitures d'occasion, on pourra se reporter à l'article d'Akerlof G. (1970), "The Market for Lemons : Quality, Uncertainty and Market Mechanism", Review of Economic Studies, 54. Dans cet article, et dans le projet de recherche qui lui est lié, nous nous focalisons sur les conséquences de l’abandon de l’hypothèse de séparation de la sphère économique et de la sphère sociale. Dans cette perspective, la firme s'analyse comme un système particulier de relations contractuelles. Traduction française : Les institutions de l'économie, InterEditions, 1994. Développée des la fin des années trente par Ronald Coase, dans un article de 1937 intitulé « The Nature of the Firm », la théorie des coûts de transaction est ensuite systématisée par le prix Nobel d’économie Olivier Wiliamson. La théorie des contrats incomplets est formée d'un ensemble de modèles assez hétérogènes qu'on peut difficilement considérer comme une doctrine définitivement constituée. Une fois posée l'existence de deux modes de coordination alternatifs, Coase s'interroge sur le fait de savoir pourquoi les deux modes de coordination coexistent. Pour Williamson, c'est l'autorité qui donne à son détenteur un pouvoir discrétionnaire, c'est-à-dire le pouvoir de prendre des décisions dans toutes les situations non prévues par contrat. La réponse consiste à comparer les coûts et avantages de l'intégration. La théorie des incitations repose sur la notion de relation d'agence. Williamson pose aussi des hypothèses sur les caractéristiques des transactions : (3) La spécificité des actifs : un actif est dit spécifique s'il nécessite des investissements spécifiques. [9] Pour la théorie des incitations, toute relation économique est une relation d'agence, y compris lorsqu'elle se déroule en dehors de la firme. Texte de la question. De même, les tests empiriques menés sont parfois décevants, par exemple, le concept d'actifs spécifiques est séduisant, mais les travaux économétriques ont du mal à définir une mesure convaincante de cette spécificité (cf. Ce qui distingue néanmoins la théorie des contrats incomplets et celle des coûts de transaction, ce sont les solutions proposées à cette incomplétude. Elle se distingue de la théorie des coûts de transaction dans la mesure où elle préserve l'hypothèse néoclassique de rationalité parfaite des agents. - spécificité physique : le transport de certaines marchandises (produits chimiques par exemple) nécessite de recourir à des wagons spécialement conçus. [7] Jensen M.C., Meckling W.H. (1986), "The Costs and Benefits of Ownership: A Theory of Vertical and Lateral Integration", Journal of Political Economy, 94(2). Grossman S. et Hart O. 1.1.1. Pour Coase, c'est l'autorité qui caractérise fondamentalement une firme. Mais ces divergences d'intérêt peuvent s'estomper si l'entreprise met en place un système de rémunération des managers adapté, par un système de stock-option. Dans son article de 1937 "The nature of the firm" [1], R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. [1] C'est entre autres pour cet article majeur dans l'histoire de l'analyse économique que Coase reçoit le prix Nobel d'économie en 1991. Ces coûts de transaction correspondent aux coûts de recherche d'information, de négociation des contrats, de contractualisation répétée... Williamson proposera par la suite une définition précise de ces coûts. (Articles L225-1 à L225-9) > Article L225-5 Press, Edition française : Théorie de l'Organisation Industrielle (1993), Economica, Paris. Personne n'est en fait capable de vérifier ex post l'état réel de certaines variables caractéristiques des relations entre les contractants (en particulier sur l'investissement en capital physique). Comme le contrat ne peut pas prévoir toutes les alternatives possibles, un agent peut être tenté d'adopter un comportement opportuniste pour favoriser ses intérêts au détriment de ceux des autres. A l'origine de cette approche, on trouve l'analyse de Berle et Means, présentée en introduction, et celle de Michael Jensen et William Meckling (1976) [7]. Elle a pour objectif de proposer une représentation plus réaliste de la firme. tentative d’aller au-delà doit partir de la remise en cause de ces deux hypothèses. En ce sens, la relation d'emploi n'est en rien spécifique, le contrat de travail est comparable au contrat commercial. Williamson a reçu le prix Nobel d'économie en 2009, il l'a partagé avec Elinor Ostrom. Aller à la navigation. Ce conflit naît du fait que les actionnaires cherchent la maximisation des dividendes et le manager la maximisation de son salaire, ces deux objectifs étant irréconciliables. La théorie des contrats incomplets ne s'intéresse donc pas aux contrats qui lient les différents membres d'une entreprise mais aux contrats entre clients et fournisseurs. [13] Tirole J. Le Principal s'engage dans une relation contractuelle dès lors que le contrat lui permet de maximiser son profit, sous contrainte que l'Agent accepte de participer au contrat (contrainte de participation) et qu'il révèle ses caractéristiques (contrainte de révélation dans un contexte de sélection contraire) ou soit incité à fournir un effort suffisant (contrainte d'incitation dans un contexte de sélection contraire). En effet, l'allocation des ressources se fait sans rapports de force, ni de subordination, les La définition du contrat optimal, au sens de contrat incitatif, en présence de sélection contraire ou de risque moral, nécessite de développer des modèles d'optimisation sous contrainte.
10 0 obj
<<
/Length 11 0 R
/Filter /FlateDecode
>>
stream
(1) La rationalité limitée [3] : les agents ont des capacités cognitives limitées. H��W�r�F���>:�1��������i:v�:��_����H��r��b�-e�Q2Q$�� 8 V0���#�I]�f���k�(�fC�ֳ���V�=*`l�zƙ��m/.9��_�Œ��Wv&��ŧ�|1I��Dh�~��,O 4. Williamson O. E. (1985), The Economic Institutions of Capitalism, The Free Press, 1985. Elle place la détention de l'information et son partage entre contractants au coeur de son analyse de la firme. Texte de la question. La question de l’existence effective d’un régime de gouvernance d’entreprise structuré par l’idée simple de la valeur, n’en est pas pour autant si facilement tranchée. 1. (2) L'opportunisme des agents : c'est une conséquence de la rationalité limitée. (1990), "Property Rights and the Nature of the Firm", Journal of Political Economy, 98(6). L'identité des parties importe peu, la relation est impersonnelle. Ce que nous dit Coase, donc, ce n’est pas que le marché est supérieur à la firme. Dans cette perspective, la firme s'analyse comme un «noeud de contrats» entre individus. Certes on pourrait s’en tenir au seul fait discursif que cette idée ali-mente, lui suffisamment massif pour être incontestable. Dans son article de 1937 "The nature of the firm" , R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. Le seul risque, et qui est dommage, c’est dans la cour de récréation, qu’il se sent un peu plus « malin », qu’il veuille le dire à ses camarades et que ça se retourne contre lui. 134 R.H. Coase R.H. Coase 135 R.H. Coase 141 R.H. Coase 143 R.H. Coase 145 146 R.H. Coase R.H. Coase 147 Aujourd'hui, la théorie des contrats se présente comme la nouvelle approche orthodoxe, la théorie de l'agence est la plus influente et celle qui a connu les plus riches développements récents tant théoriques qu'empiriques. Quelle est sa taille efficace ? Ni que la firme … (3) la «perte résiduelle», qui correspond à l'écart, inévitable, entre le résultat de l'action de l'Agent pour le Principal et ce qu'aurait donné un comportement de maximisation effective du bien-être du Principal. - spécificité de site (liée à la localisation de l'actif) : par exemple quand un fournisseur s'implante à proximité de son client, il économise sur les coûts de transport et de stockage mais il limite aussi les possibilités de redéployer son investissement vers d'autres clients. Si le marché n'est pas l'unique moyen de coordonner l'activité économique, c'est qu'il existe des coûts à recourir au système de prix, des coûts de transaction. De plus cette théorie a donné lieu à de nombreuses formalisations, souvent complexes, d'où la difficulté à traduire ces modèles théoriques en hypothèses testables. Celui qui délègue est appelé Principal, celui à qui est confié la mission est appelé Agent. Cette approche contractuelle s'inscrit dans le cadre de la nouvelle microéconomie et plus précisément dans le cadre de l'économie de l'information [6]. A travers la relation employeur-employé, la firme se présente comme un «système incitatif». La relation entre un actionnaire et un manager est une relation d'agence. M. Christophe Lejeune attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les dangers de l'amiante encore présente dans de nombreux bâtiments et en particulier dans les bâtiments scolaires. La différence fondamentale entre marché et firme, est que sur un marché, la coordination se fait par le système des prix, alors que la firme propose une coordination administrative qui passe par l'autorité et la hiérarchie. Mais par la suite, la théorie des contrats incomplets s'en éloigne en introduisant l'éventualité d'une renégociation des contrats. Telle que formulée par Coase, la question présuppose l'existence de marchés sur lesquels interviennent des agents économiques indépendants. (2) Contrat avec arbitrage : c'est une relation qui ne peut pas se dérouler sur le marché car elle se déroule sur le long terme, elle est donc soumise à une incertitude forte. Ces travaux vont permettre d'expliciter le concept de coût de transaction et préciser certaines hypothèses-clés pour comprendre en particulier dans quels cas la firme s'impose comme mode de coordination, c'est-à-dire dans quelles conditions l'intégration d'une activité dans la firme sera préférée au recours au marché. dossier SES-ENS autour des travaux de J. Tirole, Marie Bergström : Sexualité, couples et rencontres au temps du numérique, La mondialisation des chaînes de valeur : entretien avec Ariell Reshef et Gianluca Santoni, L'écho de la recherche : comportements religieux et gestion du risque, La socialisation professionnelle : de l'orientation dans un métier aux possibles bifurcations professionnelles, La socialisation aujourd'hui, dans et hors des programmes de SES, Crises et régulation du système financier, L'engagement politique dans les sociétés démocratiques, Emploi, chômage et travail à l'ère du numérique. Le Théorème de Coase est un théorème économique, énoncé dans un premier temps par George Stigler (1966)1,2 en référence à l'économiste anglais Ronald Coase pour son article « The Problem of Social Cost » (1960). Elle n'est pas assimilée à un individu, comme dans l'approche néoclassique. Selon la théorie des contrats incomplets (Hart et Moore, 1990), les agents sont dans l'incapacité de signer des contrats complets du fait de l'imperfection de l'information (l'information est symétrique mais les agents manquent d'information). [6] Pour une présentation synthétique de la nouvelle microéconomie : Cahuc P. (1993), La nouvelle microéconomie, collection Repères, Edition La Découverte. Pour Coase, la firme est un mode de coordination des transactions alternatif au marché. Williamson pose deux hypothèses relatives aux comportements des agents. Elles serviraient de point fixe à une analyse en externalités fluctuantes. R8�D+Jc�`�'(�b�|��z7���X��E�9Z���פ_� *������
�;�@[T�&�`;h�;�N*�E)�J#d��UY��c�m�����Ǩ bfބoIHQ����V��l6��w���z���z��I�S��pkc�����-.�9��� o�$(���J�[��a�u��sk�o���6���56���'$�_��'�q��k�xµ��Z%������/ͰkǺŐ�>+����~�ܼ��� ��_��Ow���n�0�Md�*-+'�����1��p ?��g��Km�b� Y�϶�OI���+�u� �g��Ι��4�U;JW�����. Chaque facteur dans une firme est la propriété d'un individu. ANNEXE OBSERVATIONS. @Ti��@��s^pk��S��W��c~s�v�����ZЅf�P�e�����$0~���|{{�����B��m Pour Coase, la firme est un mode de coordination des transactions alternatif au marché. De ce point de vue, la question de recherche qui émerge de cette mise en perspective est celle du contenu et des modes d’articulation des notions connexes d’institution, d’organisation et de firme. Dès lors, nous dit Coase, le choix marché/firme dépendra de la comparaison entre les coûts de transaction associés au marché et les coûts d’organisation interne associés à la firme. Par exemple, l'employeur peut inciter les employés à fournir un effort plus important en liant leur rémunération à leur performance. Naturellement, toutes ces procédures ont un coût que seul pourra supporter une personne récompensée par l'attribution d'une partie des bénéfices de l'entreprise. Rationalité limitée et opportunisme augmentent les coûts de transaction, en particulier de conception des contrats et de contrôle.